à la découverte du monde et de soi-même
Octobre 2021. Quelque chose ne va pas, mais j’ai du mal à savoir quoi. Je n’ai plus de motivation pour mes projets, plus d’envie, tout me fatigue, tout me stresse. Je dors mal, je fais des crises d’angoisse, je pleure souvent. Je réalise que ça ne va pas au travail. Le job que je fais ne me convient pas: la plupart des tâches ne me permettent pas d’exprimer ma créativité et mon côté analytique comme je le voudrais et je ne me sens pas soutenue. A ce moment-là, je ne le sais pas encore mais je suis aux prémices d’un burn out. Après 3 semaines d’arrêt, je retourne au boulot et je me fais licencier.
Et là, gros coup dur. Déjà à cause de l’égo. Qu’est-ce que les gens vont penser de moi? Comment est-ce qu’une entreprise voudra encore de moi dans le futur? Comment vais-je justifier ce licenciement quand je postulerai à nouveau? Qu’est ce que je vais faire de ma vie? Ces questions tournent en boucle dans ma tête. Moi qui avais toujours un million de projets et des listes interminables de choses à apprendre, je me sens vide. J’appelle mes parents, j’appelle mes potes. Au fond de moi, je sais que c’est une opportunité pour me créer la vie dont j’ai toujours rêvé. Mais, à ce moment-là, je n’ai pas la force d’y penser. A vrai dire, je n’ai la force de rien faire… Alors, je prends mon temps. Je vais au musée, je vais marcher, je fais du yoga,… je fais des choses qui me font du bien. Au bout d’un mois, je commence à me sentir mieux. Mais je n’ai toujours pas la force de recommencer à travailler, de chercher du travail. J’ai peur. Comme après une rupture, quand on a plus confiance. Je n’avais plus confiance en les entreprises. J’avais peur de ne pas me sentir écoutée, qu’on me la fasse à l’envers. J’avais toujours rêvé de lancer mon projet entrepreneurial aussi, mais je ne me sentais pas prête non plus.
Je commençais à tourner en rond chez moi. Alors ça peut paraître bête, mais j’ai juste demandé de l’aide à la vie. Je voulais un signe, je voulais savoir quoi faire. 2 heures plus tard, une de mes meilleures copines, qui était en vacances en Colombie à ce moment-là, m’envoie un message “Helloooooo. Comment vas-tu? J’ai beaucoup pensé à toi! J’ai vu une fille qui te ressemblait de ouf. Ici, tout est magnifique. Les paysages sont très variés! Tu adorerais!” Le soir-même, j’avais acheté mes billets. 3 semaines direction la Colombie.
Quelques jours avant de partir, je fais un souper avec mes copines. Je leur avoue que je sens que je ne rentrerai pas après 3 semaines. Que j’ai des choses à vivre et à apprendre, et que je sens que c’est le moment. Seulement quelques jours après mon arrivée, ce sentiment se confirme. Je re-découvre cet appétit pour la vie, cette soif de vivre, de découvrir, cette envie d’apprendre, de faire plein de choses. Je me sens moi-même, mais d’une manière différente. Je me sens libre.
Ces 3 premières semaines en Colombie se sont transformées en 2 mois, puis en 5 mois autour de l’Amérique centrale et latine. Colombie, Guatemala, Costa Rica, Panama, Pérou,… tous ces pays ont littéralement changé ma vie et ma façon de penser. J’y ai appris tellement de trucs, rencontré tellement de gens de tous horizons. D’ailleurs, c’est le fait d’avoir rencontré tant de gens avec un mode de vie différent qui m’a donné l’envie de créer übuntu. J’ai parlé avec des entrepreneurs, des gens qui bossent à temps partiel, des nomades, des expats, des gens qui bossent en ligne à 100%, des saisonniers,… ils m’ont tous inspiré à leur façon. Ils m’ont montré que je pouvais vivre de la manière dont je le voulais, et que la seule chose qui m’empêchait de me lancer, c’était moi. Alors, j’ai eu envie de partager d’autres histoires avec vous, afin que vous puissiez être inspiré.e.s comme moi je l’ai été. Et aujourd'hui, je continue sur cette lancée en vous racontant mon histoire.
Voyager seule m’a permis d’apprendre à me connaitre. Et m’a appris à oser. Grâce à cela, j’ai réalisé des expériences incroyables. Je suis sortie de ma zone de confort. J’ai réalisé des rêves. Pour n’en citer que quelques uns: j’ai passé mon PADI (brevet de plongée), j’ai fait du volontariat, j’ai fait un trek de plusieurs jours, j’ai vu des dauphins, j’ai vu des étoiles filantes, j’ai passé des nuits blanches à refaire le monde avec des gens du monde entier, j’ai fait des câlins à des alpagas, j’ai nagé jusqu’à une île, j’ai été dans le désert, j’ai vu un volcan en éruption, j’ai appris une nouvelle langue, j’ai passé Noël sur la plage, j’ai connecté avec des gens d’une manière incroyable, j’ai vu les plus beaux couchers de soleil de ma vie, j’ai nagé avec une raie, j’ai passé 4 jours sur un voilier, j’ai joué à Superman sur une tyrolienne au dessus d’une forêt, j’ai sauté à l’élastique,…
Et puis, j’ai appris plein de choses. J’ai appris à lâcher prise, à ne pas savoir où j’allais dormir le soir, où j’allais aller le lendemain. Parce que finalement, tout se passe toujours bien. Les gens sont toujours là pour nous aider. Je suis tout bonnement tombée amoureuse de la culture latine tellement les gens sont chaleureux, ouverts, souriants et toujours prêts à danser. J’ai appris à être seule et à aimer être seule. Pour réfléchir sur ma vie, sur ce qui est important pour moi, sur ce que je veux et ce que je ne veux plus. J’ai appris à quel point les relations sont importantes. A quel point je suis chanceuse d’avoir des gens qui m’aiment, d’avoir une famille, d’avoir des amis. Et aussi, à quel point on est privilégiés en Europe. On oublie souvent à quel point on a de la chance de venir d’où on vient. Je pense que ce voyage m’a aidé à cultiver ma gratitude. Je me sens reconnaissante pour tout, et je suis fière d’être devenue cette personne-là.
Je suis définitivement une autre personne aujourd’hui. Beaucoup plus souriante, beaucoup plus joyeuse, et beaucoup plus sûre d’elle. Je n’ai plus peur de lancer mes projets, d’essayer. J’ai moins peur du regard des autres. Car je sais ce qui est important pour moi, je sais ce que je veux. Après 5 mois de voyage, j’ai réalisé à quel point ce mode de vie métro-boulot-dodo-bosser-40h-par-semaine-pour-quelqu’un-d’autre ne me convient pas. J’ai besoin d’avoir du temps pour moi, pour mes projets, pour les trucs qui me font vibrer. Je veux continuer à cultiver ma joie de vivre et à apprendre, comme je l’ai fait pendant ce voyage. Je ne veux pas que ma vision de la réussite soit dictée par la société. Je veux qu’elle soit dictée par mes envies, par ce que j’aime et ce que je trouve important.
Alors, que vais-je faire maintenant? En réalité, je n’en sais rien. Mais cela ne me fait plus peur. J’ai plein d’envies, j’ai plein d’idées: bosser à mi-temps sur un projet qui me plait, être freelance afin d’aider des jeunes business, faire un stage à l’étranger,… Je sais que je suis pleine de ressources et j’ai confiance en moi-même pour trouver un mode de vie qui me convient. Une chose dont je suis sûre, c’est que je vais continuer à faire grandir übuntu. Je veux publier plus d’articles, partager plus d’histoires, créer une vraie communauté afin que l’on s’inspire les uns les autres. Et j’espère que vous serez au rendez-vous. 💛