Interview: comment Mandy a adapté son job pour s’épanouir totalement
Il y a quelques temps, j’ai eu une discussion super intéressante à propos de la pression qui pouvait se créer afin de trouver sa voie. Parce qu’aujourd’hui, quand on pense à trouver sa voie, on pense souvent à tout quitter pour tout reprendre à zéro,… alors qu’en fait, plein d’autres choses sont possible!
Et cela, Mandy, diététicienne, l’a très bien compris. Réelle foodie, elle a réussi à pimper le job qui l’a toujours fait rêver afin qu’il lui corresponde à 100% et qu’elle s’y sente totalement épanouie. Elle partage comment dans cette interview.
Hello Mandy! Merci d’avoir accepté de raconter ton histoire. Est-ce que tu peux tout d’abord m’expliquer ton parcours ?
Hello Charlotte! Merci à toi. J'ai fait un bachelier en diététique que j'ai terminé en 2016. À ce moment-là, je me sentais trop jeune et pas encore apte à rentrer dans le monde du travail, j'ai donc continué avec un master en Sciences de la Santé Publique. Entre-temps, je suis également partie en Australie où j'ai voyagé et travaillé pendant 3 mois grâce au visa Working Holiday (une expérience incroyable). À mon retour, je me suis formée en nutrition du sport et puis (enfin haha), j’ai commencé à travailler en tant que diététicienne. J’ai commencé par un contrat de remplacement de 1 an dans une maison de convalescence. C’était parfait pour commencer: proche de chez moi, avec une chouette équipe mais je savais que c’était temporaire. J’ai donc continué à chercher un emploi pour avoir quelque chose de plus durable. J’ai trouvé une place dans un centre de bien-être en tant que diététicienne, où j’ai travaillé 1 an. Aujourd’hui, j’ai mon propre cabinet à Spa (en Belgique). À côté des consultations, j’anime des ateliers culinaires, réalise des ebooks de recettes et j’alimente ma page sur les réseaux sociaux avec des recettes et conseils diététiques.
Est-ce que tu as toujours voulu te lancer en tant qu’indépendante? Si oui, pourquoi ne l’as-tu pas fait plus tôt?
Oui! En réalité, j’y pense depuis la fin de mes études. Je ne me suis pas lancée directement car je voulais d’abord avoir une expérience professionnelle. Les stages durant nos études ont lieu dans les hôpitaux, maison de repos, crèche,... mais pas en cabinet privé. Je sais que d’autres personnes se lancent directement mais, je ne me sentais pas prête. Travailler dans ce centre de bien-être était pour moi l’opportunité parfaite pour découvrir cette partie de la diététique et me créer un premier contact avec des patients.
Du coup, comment cela s’est passé là-bas? Quel a été le déclic pour te lancer en tant qu’indépendante?
Je savais que cet emploi était temporaire car, comme je te l'ai dit, je rêvais de me lancer en tant qu’indépendante depuis la fin de mes études. Plusieurs fois, je me suis dit “Bon, maintenant il est temps, je me lance” mais je n’osais pas.. On ne va pas se mentir, quand tu es sous contrat, tu as une sécurité financière qui est assez confortable. C’est dur de tout quitter sans savoir ce que tu vas avoir. J’ai d’abord pensé à me lancer en indépendante complémentaire afin de garder une sécurité financière. Malheureusement (ou heureusement avec le recul haha), ça n’a pas été possible. Donc, je me suis donc lancée en indépendante à titre principal.
Est-ce que ça a tout de suite fonctionné? Tu as directement pu en vivre ou tu as un peu galéré au début?
J’avais pas mal de demandes de consultations via les réseaux sociaux, c’était l’une de mes plus grandes sources de motivation pour me lancer. Je me réjouissais de pouvoir aider les personnes qui me suivaient. Mais, non, je n’ai pas directement pu en vivre. Heureusement, j’étais toujours chez mes parents et je n’avais pas de loyer à payer sinon ça n’aurait pas été possible de tout quitter pour me lancer dans cette aventure. Du moins, pas de cette manière.
Je n’ai donc pas eu le stress de me dire “ si j’ai moins de x patients le premier mois, je ne vais pas m’en sortir financièrement”. J’ai pu prendre un risque contrôlé, car je savais que je n’allais pas me retrouver à la rue ou avec des problèmes financiers.
Quelle était ta plus grosse crainte au moment de te lancer?
D’abord, la rentabilité, j’avais peur de ne pas être rentable. J’avais eu beaucoup d’échos concernant cette difficulté dans le domaine de la diététique. J’ai donc accepté cette crainte et que ça puisse ne pas l’être (du moins au début). J’ai également créé des projets sur le côté, en plus de mes consultations comme les ateliers diététiques en cuisine, la création de menus diététiques pour l’horeca, la mise en place de conférences et la gestion des réseaux sociaux d’une entreprise. Sinon, ma deuxième crainte était que les personnes qui m’avaient fait part de leur intérêt pour les consultations et pour qui je m’étais lancée, ne prennent finalement pas rendez-vous. En d’autres mots, j’avais peur de me retrouver sans patientèle. Finalement, tout s’est super bien passé: les personnes intéressées ont pris rendez-vous. Et puis, le bouche à oreille a commencé à faire son travail. De plus en plus de personnes viennent me voir, c’est trop chouette et j’espère que ça va continuer!
Justement, parlons-en de ces projets. C’est pas commun de faire autant de choses différentes… On dirait que tu personnalises ton job à 100%.
Oui, c’est un peu ça! J’ai 3-4 jours de consultations par semaine et en plus, je fais d’autres activités. Tout d’abord, je m’occupe de ma page insta sur laquelle je donne des conseils diététiques et des recettes. En plus, environ 1x/mois, j’anime des ateliers cuisine au bar à cocktails: le Botèye à Spa pendant leurs jours de fermeture. Je gère également les réseaux sociaux d’une entreprise. J’ai toujours adoré le marketing, donc c’est une super expérience pour moi. Et puis, je fais aussi des petits projets ponctuels: par exemple, j’ai donné des conseils dietétiques dans le cadre d’une journée spéciale femme dans un centre sportif, j’ai co-créé un menu végan avec le chateau d’Urspelt,... J’adore ça parce que ça rend mon travail plus varié. Il faut savoir que les consultations, c’est intense pour moi émotionnellement. Je suis donc très contente de pouvoir alterner avec d’autres choses qui me passionnent tout autant.
C’est trop chouette! Je me rends compte que beaucoup de personnes ont envie de pouvoir faire d’autres activités également en plus de leur travail de base mais elles ne savent pas toujours comment faire. Comment tu t’organises, toi, avec toutes ces activités différentes?
Alors, ça a beaucoup changé ces derniers temps. Au départ, ce qui m’a permis de faire tous ces projets, c’est justement mon temps libre.Vu que je démarrais mon activité, je n’avais pas encore beaucoup de consultations, ce qui me permettait d’avoir plus de temps pour créer des activités annexes.
Maintenant, grâce aux projets, j’ai de plus en plus de demandes donc je dois gérer mon agenda autrement. Je bloque donc des plages horaires “obligatoires” pour les réseaux sociaux, pour les consultations, et le reste du temps est consacré à mes autres activités.
Est-ce que tu as l’impression d’avoir trouvé un équilibre dans ton boulot? Quels sont les aspects que tu préfères et ceux que tu aimes le moins?
Ce que je préfère, c’est le côté humain: l’échange avec les patients, pouvoir apporter une solution à leurs problèmes et les aider. J’adore aussi partager ma passion. Pour tout te dire, quand j’ai fait mon premier atelier diététique en cuisine, j’avais les larmes aux yeux tellement j’étais heureuse de transmettre ma passion et de pouvoir faire découvrir ce que j’aime. L’aspect le plus “négatif”, à mes yeux, c’est le fait de ne pas avoir de collègues, de n’avoir personne avec qui parler entre les consultations. Mais grâce aux différents projets annexes, je me suis créé un réseau et c’est comme si j’en avais au final!
J’ai trouvé un boulot qui me plait et sans le vouloir, j’ai réussi à trouver une solution aux aspects négatifs via mes activités supplémentaires. Je me suis un peu construit un travail “sur-mesure” qui est un mélange de tout ce que j’aime: les consultations, le marketing, les cours de cuisine,… Bref, ça allie tout ce que j’ai envie de faire !
