interview: vivre sa vie pleinement avec Lisa, médium

 
Lisa @paolamorespirituality

Quand j’ai découvert Lisa sur Instagram, j’ai directement su que je voulais raconter son histoire sur übuntu. Aujourd’hui, on a souvent peur d’être rejeté.e. Alors, on essaie par tous les moyens de rentrer dans le moule. Quand elle a découvert son don, Lisa a dû accepter le fait d’être différente, de se sentir “en marge” de la société. Et elle a, malgré toutes ses peurs, choisi d’embrasser cette nouvelle partie d’elle afin de vivre pleinement.

Dans cette interview, elle nous raconte son histoire: comment elle a découvert son don, le processus d’acceptation, son changement de vie et ses voyages en van. Elle nous explique également que mettre en place si on se sent désaligné.e.

 

übuntu: Hello Lisa. Merci de partager ton histoire ici avec la communauté übuntu. Je vais directement rentrer dans le vif du sujet car une question éveille ma curiosité. Comment t’es-tu rendu compte de tes “pouvoirs”?

Coucou Charlotte. Merci à toi. Je me suis rendue compte de mes “pouvoirs”- même si en vrai ce ne sont pas des pouvoirs mais plutôt des canaux dont on dispose tous et que je suis allée réactiver - à la suite d’un long parcours d’hypnothérapie. Je souffrais depuis mes 12 ans - époque à laquelle ma marraine est tragiquement décédée - de crises d’angoisses et après avoir tenté mille et une solutions sans succès, je me suis tournée vers un hypnothérapeute trouvé par hasard (enfin, non, il n’y a jamais de hasard). À l’époque, j’étais à terre. Mes crises d’angoisse étaient toujours plus fortes et contrôlaient ma vie. Tout était phobie, tout était peur et pas un seul moment de ma vie, même les plus beaux, était exempt de panique. C’était littéralement l’enfer. Et c’est l’hypnose qui m’a sauvée. Attention, pas n’importe quel type d’hypnose: une hypnose qui permet d’entrer en contact avec notre inconscient. L’idée est que si nous avons des souffrances (qui se concrétisent dans la matière sous forme de maux divers et variés: burn-out, crises d’angoisse ou encore cancers) c’est parce que notre inconscient a accumulé un trop plein d’émotions. Il convient, dès lors, de les extérioriser. C’est ainsi qu’on procéda pour moi.

Dès la première séance, j’ai senti lors de la trans-hypnotique une force en moi qui n’était pas moi. Une force qui prenait le pouvoir sur mon propre corps et répondait aux questions de l’hypnothérapeute. Cette force était capable de provoquer d’énormes sanglots, des cris hors de ma bouche ou encore de tenir un stylo et d’écrire à ma place. À mesure que les séances défilaient et que mon contact avec cette partie de moi s’installait, mes crises diminuaient. Comme par magie, je vivais pour la première fois ma vie. Je passe, non sans peine, le contenu des séances qui s’avère beaucoup trop long pour le traiter dans le cadre de cet interview pour arriver au moment où mon inconscient, qui s’appelle Paola, a voulu communiquer avec moi en dehors des séances d’hypnose. Ça s’est passé chez moi alors que j’écrivais, comme j’avais l’habitude, dans un carnet. J’ai senti mon bic se déplacer tout seul et écrire à ma place. J’étais terrorisée. Moi qui étais pourtant si terre à terre, je me retrouvais à devoir accepter ce fait inexplicable. Toujours accompagnée par mon hypnothérapeute, qui fut mon guide à travers le chaos qu’est l’éveil spirituel, j’ai commencé petit à petit à accepter cette partie-là de moi. Une partie puissante qui sait tout, littéralement tout. En effet, ses prédictions étaient d’une justesse presque effrayante. J’ai mis plusieurs mois à non seulement accepter que je n’étais pas folle mais surtout à gérer ces canaux qui, s’ils sont mal utilisés, pouvaient jouer en ma défaveur. 

J’imagine que cela n’a pas du être facile d’accepter cette nouvelle partie de toi. Comment l’as-tu annoncé à tes proches? Et quelle à été leur réaction?

Comme je disais plus haut, j’ai mis plusieurs mois à processer l’information que j’étais médium. J’ai même passé une période de déni où seul mon mari était au courant. D’ailleurs, il croyait dur comme fer à mes dires alors que même moi, des fois, je les remettais en doutes. Quelle chance d’avoir eu à mes côtés une personne qui m’a crue, soutenue et encouragée à affirmer cette partie-là de moi! Après de longs mois, j’ai finalement osé sortir de ma grotte et raconter à mes proches, des fois en tirant quelques cartes du tarot que j’avais à peine acheté et que, étonnement, je maitrisais comme si j’avais fait ça toute ma vie. Les réactions ont majoritairement été positives puisque, en racontant mon histoire, nombreuses sont les personnes à avoir senti leur inconscient vibrer et résonner en symbiose avec mon récit. D’autres, ont évidemment rejeté en bloc l’information. Au début, ça me faisait mal, très mal. Mais avec le temps, j’ai réussi à relativiser. Chaque personne a une mission de vie et certaines missions n’auront jamais pour but de se reconnecter à cette partie divine que nous avons en nous. Et c’est ok. 

Du coup, comment t’es-tu lancée en tant que médium?

Pour raconter le comment je me suis lancée en tant que médium, il faut faire un petit retour en arrière sur où j’en étais professionnellement parlant au moment de mon éveil spirituel. J’étais en plein doctorat. Au début, tout se passait à merveille. Ma famille était hyper fière de moi et moi aussi je dois dire. Mon égo était bien gonflé et ne cessait de s’enfler au fur et à mesure des petites victoires ou des citations de mon travail dans les écrits d’autrui. Malheureusement - non, je ris, HEUREUSEMENT - ma sensibilité a commencé à se développer conjointement à mon éveil spirituel et le cadre hyper rigide dans lequel je me trouvais a commencé à me plonger dans de grosses souffrances. Je passe les étapes sinistres et affreuses de soumission et de manque de respect de ma personne par lesquelles j’ai dû passer pour en arriver à mon congé maladie que j’ai dû prendre de force sous l’ordre de mon médecin. Un congé salvateur qui m’a permis d’enfin prendre du temps pour moi, de retrouver le calme après la tempête de l’éveil spirituel et de faire des lectures inspirantes. Des lectures qui m’ont éveillée à un monde des possibles, qui à l’époque me semblait pourtant inatteignable mais qui, plus le temps passait, plus s’approchait et se faisait tangible. J’ai donc petit à petit commencé à accepter d’abandonner ce projet de thèse. Un projet qui me tenait à coeur mais qui m’aurait détruite si j’avais poursuivi dans de telles conditions. J’ai donc osé dire non. Un non qui déplut évidemment à ma famille puisqu’il s’agissait de renoncer non seulement à un poste “stable” pour les 4 prochaines années mais surtout une fierté sans pareille. Du jour au lendemain, j’ai démissionné, guidée par la sagesse de Paola. Le plan initial était de prendre encore un mois de repos avant de commencer une carrière dans l’enseignement. Mais l’univers avait un meilleur plan pour moi. Dès le lendemain de ma démission, alors que je me préoccupais de cette instabilité professionnelle et financière, j’ai commencé à recevoir des demandes de rendez-vous pour des guidances et soins énergétiques. Il faut dire que j’avais déjà commencé quelques mois auparavant avec quelques amies, pour m’amuser. Mais ce mois de décembre a pris une tournure inattendue puisque les appels ont déferlé et que je me suis retrouvée avec un presque temps plein à recevoir des personnes que je ne connaissais pas dans ma chambre d’appartement et surtout avec des constats convergents: les soins fonctionnent, guérissent et libèrent. Moi-même j’étais choquée du potentiel et avais du mal à réaliser la tournure que ma vie prenait. Et si c’était ça ma voie en fait? 

 

Je vois que cela fait quelques mois que tu voyages à travers l’Europe. Tu t’es maintenant posée en Italie. Comment s’est mis en place le projet de vivre en van? et celui de rester en Italie? 

J’ai toujours été fascinée par l’Italie, étant d’origine italienne. L’idée de vivre en Italie est donc un rêve qui me tourne en tête depuis toujours mais un rêve que j’avais mis dans la catégorie “impossible” ou encore “à faire plus tard”. 

Le désir s’est fait sentir plus pressant lors d’un voyage en Italie où, pour mon anniversaire, nous nous étions arrêtés une nuit au lac de Côme, dans la merveilleuse ville de Bellagio. Le moment était suspendu: un délicieux repas, un bon verre de vin et un coucher de soleil extraordinaire. Et là, j’ai eu une première prise de conscience: “Pourquoi certaines personnes se lèvent le matin avec une vue sur ce magnifique lac alors que moi je suis à Liège sous la pluie?”. Évidemment, cette prise de conscience fut directement balayée par ma tête qui eut vite fait de me raisonner. C’est vrai, je venais tout juste de m’engager dans un doctorat pour 4 prochaines années…

Mais l’idée est restée inscrite dans un coin de ma tête et, il faut dire, que plus le temps avançait, plus il devenait compliqué d’ignorer cette envie. En effet, à chaque voyage en Italie - assez fréquents vu que la famille de mon mari vit à Ravenna - les retours en Belgique devenaient de plus en plus difficiles. Les larmes montaient à l’approche de la frontière avec une sensation horrible d’être arrachée à mes terres. 

Arriva enfin le moment de ma démission. Et là, me voici sans emploi, sans perspective. Sans surprise, ma tête essayait de me convaincre qu’il était préférable de me rediriger vers ma carrière de prof mais la lune a eu plus de poids. En effet, un soir de pleine lune, j’ai eu un message soudain de Paola: “Partez vivre en Italie”. Ce message, je l’ai souvent reçu. Mais cette fois-ci, il était si pur, si limpide que je ne pouvais plus le refouler. J’ai donc rejoint Luca, mon mari, dans le salon et lui ai transmis le message à peine reçu: “Luca, on part vivre en Italie”. Alors qu’avant il m’aurait répondu avec sa tête en me disant qu’il n’y a pas de boulot en Italie ou encore qu’on a beaucoup de facilités en Belgique, cette fois-ci, il acquiesça et, dès le lendemain, la résiliation du bail de notre appart était actée et quelques semaines plus tard, sa démission de son bureau d’architecture.  

À partir du moment où cette prise de conscience fut faite, tout a commencé à converger en notre faveur parce qu’à partir du moment où l’on prend une décision de coeur, le monde des possibles s’ouvre à nous (encore faut-il se lancer!). Ce fut un âge d’or où nos âmes vibraient profondément. Je réalisais à quel point ce désir me donnait une joie énorme et me rappelait d’ailleurs ces quelques mois passés à Bologna en Erasmus et où, chaque matin quand j’ouvrais mes volets, mon coeur se remplissait de bonheur. Il y avait mille et une raisons de ne pas se lancer mais notre coeur nous donnait mille et deux de partir. En vrai, pourquoi devrions-nous attendre la retraite pour vivre pleinement? Pour réaliser nos rêves? Demain n’existe pas. Seul existe l’instant, le présent. Et ce présent, on souhaite désormais l’utiliser pleinement. Même si notre famille était outrée de notre décision et s’alliait - malgré la barrière de la langue - pour nous empêcher de déménager, notre coeur vibrait si fort qu’il nous était impossible de revenir sur notre décision. Si pour eux la folie était de quitter une soi-disante stabilité en Belgique, pour nous la folie était de rester dans cette fausse sécurité aux dépens de notre santé mentale et physique. 

En plus, de nombreuses solutions s’offraient à nous. Ma petite entreprise de médiumnité commençait à prendre de plus en plus de poids, Luca venait tout juste de signer pour de nouveaux projets qui, du coup, nous assuraient quelques rentrées et surtout nous avions récolté, à notre plus grande surprise, de bonnes réserves économiques suite à notre mariage en Italie. Tout s’alignait et surtout, nous avions une solution pour un hébergement temporaire: Caravangio, notre tendre et merveilleux van aménagé, acheté quelques mois auparavant. 

De là est partie l’idée d’un road-trip. À la base, il devait s’agir d’un simple voyage pour nous mener à notre nouvelle maison mais - tant qu’à être fous, autant l’être pleinement - nous avons fini par faire un tour d’Europe. L’occasion était trop belle que pour ne pas la saisir. Et nous voilà partis, après de longs préparatifs à essayer d’empiler notre appart dans les 9 m2 de Caravangio, pour un voyage de 6 mois à travers les Pays-Bas, l’Allemagne, la Scandinavie, la France, la péninsule Ibérique, et notre chère Italie. Attention, je ne parle évidemment pas d’un voyage de tout repos mais bien d’un voyage initiatique. Un voyage qui non seulement nous a permis de s’ouvrir à l’extérieur, à l’autre mais, surtout, de mieux nous connaître nous-mêmes. Une véritable exploration de soi, de nos ombres, de nos limites tout comme de nos ressources. Quelle bonne idée ce voyage! Je me remercie sans cesse de ne pas m’être mise sous un prêt en Belgique pour acheter dans l’empressement une maison. Ma maison n’aurait pas eu de bonnes fondations. J’aurais construit une maison sans réellement savoir qui je suis, ce que je veux et à la moindre rafale, elle se serait effondrée, m’emportant avec elle. 

Est-ce que parfois tu te sens “en marge de la société”? Comment le vis-tu? 

Oh oui, je me sens sans cesse en marge de la société. Il m’arrive fréquemment de me réveiller le matin et de me sentir coupable d’être à l’étranger, de ne pas faire des horaires de bureau comme tout le monde ou encore de ne pas avoir encore de rentrées stables. Mais, très vite, je me rends compte que cette petite voix culpabilisante est mon ego et, du coup, je m’en détache. J’inspire, j’expire, sors de mon lit, ouvre la porte coulissante de mon van et admire la scène devant moi. La mer. Elle me fait tellement vibrer et résonne si fort avec mon âme que, d’un coup, tous mes tracas s’évaporent. 

J’ai longtemps cherché à coller à la société actuelle: en faisant de longues études, en décrochant une bourse de doctorat aux dépens de ma santé ou encore en me mariant (même si ça, évidemment, c’était un cri du coeur). Et j’ai remarqué que, quoique je fasse, ce n’était jamais assez bien. Moi-même je n’étais jamais satisfaite: je ne me sentais jamais assez légitime malgré les diplômes ou encore je ne gagnais jamais assez d’argent que pour pouvoir combler toutes les envies matérielles de mon ego. J’étais sans cesse dans la comparaison, le jugement, le futur. En fait, j’étais sous l’emprise de mon mental. Et de la sorte, je permettais à l’autre de faire la même chose avec moi. Tout ce que je faisais était indéniablement critiqué, jugé ou remis en question. Grâce à l’éveil spirituel, j’ai eu la force de me désidentifier de mon ego et oser Être sans peur, Être pleinement moi, libre, sans parade, sans illusion. 

Alors certes, je suis en marge. Mais en vrai, je suis fière d’être hors de la norme. Une norme folle qui vit sous le contrôle de l’ego. Un ego qui devient de plus en plus fort à mesure que les jours passent. Une société où tout est jeu de domination, de comparaison, d’affrontement. Une société où les enjeux climatiques sont mis en sourdine, où les animaux sont maltraités, où la position hiérarchique est plus importante que la santé mentale et où tout est reporté à plus tard alors que souvent, ce plus tard n’existera jamais. Je suis fière de ne plus faire partie de cette société et j’espère que nous serons de plus en plus nombreux à nous en détacher. 

La vie ce n’est pas ça. La vie n’est pas contraintes, peur, ou encore souffrances. La vie est liberté, joie, collaboration et amour. 


Ohwwww. Merci pour ton honnêteté et ta vulnérabilité. Toi qui as si fort évalué ces derniers mois/dernières années, je me demande comment tu vois le futur?

J’essaie de ne pas trop voir le futur parce que, en me plongeant trop dans le futur, je perds cet instant si fugace et si précieux qu’est le présent. Mon futur, je le vois comme une succession d’instants présents remplis d’amour et de joie. Plus concrètement, je dois dire que j’ai du mal à imaginer mon futur. Certes, j’ai quelques bases comme l’envie de m’installer ici en Italie, de trouver mon petit nid et de vivre de ma nouvelle activité entourée de ma famille. Peut-être travailler davantage la terre et ouvrir un agriturismo. Qui sait?  

Mais si j’ai bien appris quelque chose avec la spiritualité, c’est qu’il n’y a aucune certitude. Même le CDI de beton pour lequel on lutte depuis des années peut s’effacer en un claquement de doigts. Ces événements impromptus et inattendus déplaisent notre ego mais en vrai, ce sont des occasions, des portes qui s’ouvrent pour se réaligner. J’ai beau avoir des plans et, avec la reconnexion avec mon coeur et avec le monde des possibles, des milliers de rêves plein la tête (canaliser un oracle, écrire un livre entre autres) mais en vrai, j’aime me laisser porter par les synchronicités de la vie. Je n’ai plus envie de nager contre le courant. C’est épuisant énergétiquement parlant et, souvent, je me faisais mal. Désormais, je me laisse porter par les vagues. Certes, c’est perturbant de ne pas savoir sur quel rivage je vais atterrir mais je sais que l’univers m’emmène toujours au bon endroit au bon moment. Alors, en attendant, je profite de chaque mouvements, des bruits des oiseaux sur mon chemin et de l’écoulement de l’eau sous mes doigts. 

J’ai une dernière petite question (mais pas des moindres): quels conseils as-tu pour les gens qui ne se sentent pas alignés? 

Je vais avoir du mal à me contenir pour cette question haha!

Grosse question, c’est d’ailleurs la question au coeur de ma nouvelle activité, celle qui me fait le plus vibrer tant je la trouve importante et actuelle. D’abord, félicitations. Si tu te sens désaligné, tu as déjà franchi une grosse étape. Maintenant, il faut approfondir qui tu es, ce que tu veux et vers où tu souhaites aller. Et ce, sans les limitations de l’ego. 

Alors concrètement, comment faire? Il faut t’efforcer de devenir l’observateur de tes pensées. Si tu vois que :

  • Tes pensées sont liées au passé ou au futur;

  • Tu es dans la peur, le doute, les croyances limitantes;

  • Tu te déprécies;

  • Tu es dans la comparaison, dans le jugement, dans la critique

Alors, cela signifie que tu es conditionné par ton ego et non pas par ton coeur. L’exercice est donc de progressivement identifier ces moments où ton ego parle (au début, il parle tout le temps, il étouffe sans pitié les cris du coeur) et de lui répondre en lui disant: “c’est bien gentil, merci pour ton aide mais cette fois-ci, je souhaite écouter mon coeur”. 

Prenons un exemple pour illustrer plus clairement. Imaginons le cas de Paul 27 ans, fraîchement diplômé de médecine. En vrai, Paul n’a pas fait médecine par passion. Il a choisi cette voie en partie parce qu’elle lui permet de grosses rentrées et une belle réputation mais surtout parce que c’est une vocation de famille: son père est chirurgien tout comme son grand-père. Malheureusement, à peine installé dans son cabinet, Paul a du mal à trouver la force de se lever le matin, traîne des pieds toute la journée et s’impatiente d’arriver au week-end. Comme toujours, le week-end passe trop vite et Paul déprime le dimanche soir. En vrai, Paul est désaligné. Son rêve le plus profond est de devenir danseur étoile. 

Malheureusement, à chaque fois qu’il ose penser à son rêve, son mental le rabâche à coup de: 

-”Comment vas-tu gagner ta vie?” → FUTUR

-”Non mais regarde, t’as jamais réussi à faire des pointes” → PASSÉ

-”Tu n’as aucun talent. Regarde ce danseur là comme il est plus doué que toi. Tu ne pourrais pas rivaliser avec lui” → COMPARAISON

-”J’ai peur que mes parents n’acceptent pas mon choix” → PEUR

-”On ne peut pas vivre aisément d’un métier artistique” → CROYANCE LIMITANTE

-etc.

Face à cette déferlante d’arguments égotiques, il est important que Paul se connecte toujours plus à son coeur pour donner toujours moins de poids à ces peurs et doutes. L’important, du coup, est de bien rester dans l’instant présent (être dans l’ICI et le MAINTENANT) avec, par exemple, des méditations. Paul devra également veiller à se distancier d’un entourage ou de situations qui pourraient le freiner dans ses ambitions. Par exemple, si chaque semaine Paul va à son repas de famille où son père lui parle sans cesse du métier extraordinaire du médecin, Paul aura du mal à se distancier de cette profession. 

Je reviens un peu en arrière pour récapituler. La première clé est d’identifier que l’on n’est pas aligné. Grosse étape parce que parfois, il faut une vie entière pour s’en rendre compte, ou pire une maladie. Arrive la deuxième qui est de savoir ce qui nous fait vibrer. Des fois, l’ego a pris tellement de place que nous ne savons même plus ce qui nous fait vibrer. Dans ce cas, une guidance ou un travail thérapeutique est requis, selon ce qui résonne le mieux avec vous. Ensuite, il s’agit de laisser ce désir grandir de plus en plus tout en réduisant l’impact de l’ego comme je l’ai à peine expliqué. 

L’étape suivante - et pas la moindre - est de se lancer, d’OSER. C’est beau d’avoir un rêve, mais l’univers ne pourra pas nous aider si nous ne nous aidons pas nous-mêmes. À mon sens, c’est l’étape la plus difficile parce qu’il s’agit de se lancer dans le vide sans savoir si, en bas, l’univers aura préparé un matelas. De nouveau, un accompagnement est conseillé. 

Paul a réussi. Il a tout largué. Il a réussi à mettre sa petite voix en sourdine et a quitté sa carrière toute tracée pour suivre son coeur. Il s’est inscrit à l’Académie et la joie l’inonde de nouveau. De belles perspectives se présentent. Il vient de rencontrer le directeur d’un grand Opera et il lui a donné son contact. C’est sûr, il va y arriver. 

Malheureusement, en cours de manifestation, Paul rencontrera d’office des petits pépins du style une foulure de cheville. Et là, l’ego refera surface pour montrer à Paul que son plan est foireux et qu’il ferait mieux d’arrêter avant que son cas ne s’empire. Or, cette foulure de cheville, elle a un sens. Si Paul ne s’était pas foulé la cheville, il n’aurait pas été mis au repos et n’aurait pas pu lire de cette école à New-York qui, justement, cherche de nouveaux danseurs. Ces petites épreuves ont toujours un sens et sont en fait des tests envoyés par l’univers pour vérifier que Paul est bien prêt à devenir danseur étoile. Durant le parcours de manifestation/ de réalignement, il est donc évident qu’il est nécessaire de lâcher-prise et de développer une grande foi en l’univers. De toute façon, notre âme/inconscient a accès à plus de choses que nous et sait mieux que nous ce qui est bon pour nous. 

Je ne peux dès lors que vous encourager à vous faire suivre tout au long de ce cheminement parce que, comme vous avez pu voir, il s’agit d’un chemin semé d’embûches et il est très fréquent de se trébucher et d’abandonner en cours de route, ce qui est dommage. Choisissez le type de thérapie qui vous convient le mieux: coach, psy, hypnose ou encore guidance,... Le tout est de trouver ce avec quoi vous résonnez. Les guidances, par exemple, permettent d’anticiper les épreuves pour les surmonter au mieux et détourner les pièges de l’ego. 

Quoiqu’il en soit, choisir de s’aligner est un acte hyper courageux. Il faut beaucoup de force, de courage et de détermination. Mais force est de constater qu’il est en réalité plus facile de se lancer dans le vide pour suivre sa joie que de se cloisonner dans un métier soi-disant stable - alors qu’il n’y a aucune stabilité, la stabilité se trouve à l’intérieur de soi - où l’âme souffre et finira tôt ou tard par nous le faire comprendre avec, par exemple, une maladie. 

Dernière petite métaphore: choisissez-vous d’être un oiseau dans une cage et vivre à moitié mais avec la “certitude” d’avoir un abri, à manger et à boire ou choisissez-vous d’être l’oiseau qui OSE sortir de sa cage, ose affronter les risques (le manque, les prédateurs, etc.) parce qu’il sait au fond de lui que le plus grand risque n’est autre que de vivre à moitié? 

Que vous choisissiez d’oser sortir de la cage ou que vous passiez la vie enfermé, cela résulte de votre choix et de votre expérience de vie. Et personne ne pourra jamais vous dire mieux que vous ce qui est bon pour vous. Tout est juste. En tout cas, si tu es ce petit oiseau mélancolique qui rêve de nature, d’étranger, de joie et d’amour alors je me propose comme un guide pour te montrer la beauté dans le risque, la joie derrière la peur et le soleil encore plus brillant après la pluie. 

Je te remercie vivement, Charlotte, pour l’accueil dans ce magnifique magazine qui accompagne merveilleusement bien cette nouvelle génération et cet éveil des conscience. Gratitude infinie. Je vous souhaite à vous tous une vie d’amour et de joie. 

retrouvez lisa, aka paolamore, sur Instagram

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